Plate forme DESC du Cameroun : l’assemblée générale constitutive s’est tenue « Convaincus que les Droits économiques, sociaux et culturels (DESC) promus par les Nations Unies et consignés dans les conventions internationales expriment des valeurs et des principes universels dont la mise en œuvre est nécessaire pour l’épanouissement de l’homme et l’expression de sa citoyenneté, les OSC des villes, villages et communautés locales camerounaises s’engagent à participer activement à leur prise en compte dans les politiques publiques au Cameroun ». Extrait de la charte de la plate forme DESC Cameroun qui a été relu et validé, le 14 octobre dernier au monastère des Bénédictins du Mont Fébé à Yaoundé par une quarantaine d’organisations issues des dix régions du pays.
Ceci se passe lors de son assemblée générale constitutive, étape première du démarrage des activités de ce mouvement de revendications. Outre, la charte qui éclaire sur la philosophie commune et les devoirs collectifs et personnels des membres, le règlement intérieur, les statuts et le projet de plan d’action ont été amendés et adoptés. Pour arriver à ces résultats, « il a fallu au groupe de travail constitué par ASSOAL et l’ALVF près de 07 mois pour produire ces documents », précise Jules Dumas Nguebou, représentant d’ASSOAL, lors de son mot d’ouverture le 14 octobre. Un jour avant, une réunion d’évaluation des activités préparatoires a eu lieu au siège de l’Ong ASSOAL dans l’optique d’apprêter lesdits outils. Eléments indispensables pour le lancement des activités de cette plate forme dont le souci est « d’améliorer l’accès des citoyens aux services sociaux suivant l’article 10 du Pacte international relatif aux DESC (PIDESC) de base » déclare Pierrette Memong, responsable du plaidoyer à l’ALVF. Débats Parti avec une méthodologie alliant « participation, motion, consensus et proposition », l’ensemble des documents sont relus et corrigés séance tenante par l’ensemble des participants. De temps à autre, les débats sont houleux. David Nkem de l’association Nkom Hill de Buea trouve que « l’objectif général de la plate forme ne se limite qu’à la dimension sociale des DESC ». Or, pour lui, pour un accès pour tous à tous les droits, il faudra intégrer les volets économiques, culturels et même environnementaux. Un autre participant insistera pour que le slogan de la plate forme, « Tout individu a droit à un niveau de vie décent », soit incorporé à un logo. D’autres modifications seront faites sur les critères de responsabilisation des membres où il est stipulé à l’alinéa 2 portant sur la « légitimité » que « l’organisation qui intègre la plate forme ne doit pas être dirigée ou dominée par une forte intégration des agents de l’Etat, fonctionnaires en poste, hommes politiques ou d’affaires contournant les charges fiscales », ceci afin de favoriser un dialogue social lors des débats avec l’Etat. Eric O. LEMBEMBE Téléchargez le communiqué final de l’Assemblée générale constitutive - Communiqué final de l’AG constitutive de la plate forme DESC Cameroun
Réactions « Appel à la signature et la ratification du Protocole » « Sans s’alarmer, ni prendre peur, nous ne faisons que réclamer ce dont tout citoyen a droit. Pour cela, nous invitons toutes les OSC à travailler de façon active afin de pousser le Cameroun à signer et ratifier le protocole facultatif au PIDESC pour l’amélioration des conditions de vie de tous. » Ekoto Ndome, présidente ALVF, Yaoundé. « Les OSC savent ce qui les attendent sur le terrain » « Travailler sur les DESC, c’est oeuvrer pour une nouvelle ouverture qui permettra aux populations démunies de jouir de leurs droits essentiels. Le travail à abattre sur le terrain est énorme. Ca sera dur, mais je pense que la plate forme DESC Cameroun, avec l’équipe d’animation mise sur pied, atteindra son objectif. » Ph. D David Nkem, conseiller technique Nkong Hill, Buea. « Le changement n’est pas pour aujourd’hui » « La formation était la bienvenue car la promotion et la défense DESC ne faisaient pas partie du commun habituel des OSC. Il est temps d’attirer l’attention des Camerounais sur ce volet des droits bafoués. Avec la mise en place de la plate forme DESC Cameroun, tout porte à croire qu’un changement est possible. » Cyrille Rolande Bechon, responsable programme Nouveaux Droits de l’Homme, Yaoundé. « Que la perception des DESC et la façon de les revendiquer soit uniforme » « L’initiative de création de la plate forme DESC Cameroun est salvatrice. Ce cadre d’échanges devra permettre aux OSC d’accorder leurs violons sur la manière de conduire les actions de plaidoyer. Vivement que cette union, en cas de revendications, puisse parler le même langage dans toutes les régions du pays. Que la perception et la manière de les revendiquer sur le terrain soit la même. » Esaïe Fotso, Nutritionniste / Parasitologue, AEPS, Garoua. Propos recueillis par E. O. L.
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