Ce constat a été ré-évoqué lors du dernier atelier de présentation des résultats de l’étude sur les subventions des prix à la consommation au Cameroun, le 28 mai dernier à l’hôtel Djeuga Palace à Yaoundé.
D’après une étude de l’Institut pour la Gouvernance en Afrique Centrale (IGAC) sur la perception des subventions universelles par les populations vulnérables au Cameroun : « les ménages, toutes catégories confondues, ignorent globalement l’existence des mesures d’assistance publique. Les subventions restent perçues comme concentrées et circonscrites à certaines localités (urbaines, méridionales, francophones, selon les cas) et leur « universalité » dilate à tel point leurs effets qu’elles perdent en consistance par rapport aux besoins des segments effectivement nécessiteux. Les catégories qui profitent généralement des prix du carburant à la pompe sont celles qui évoluent déjà sous le parapluie d’autres formes de protections sociales (fonctionnaires, militaires, gros transporteurs etc.) ». En clair, les ménages les plus pauvres ont le sentiment d’avoir reçu moins que ce que leur situation exigeait.
Pour sa part, Christian Zamo dans son enquête sur le coût et l’efficacité des programmes de soutien aux prix des produits alimentaires et pétroliers pense que « les subventions pour le pétrole lampant et le maïs constituent une mesure sensiblement efficace de protection du revenu réel des ménages pauvres. Mais ces subventions représentent une source non négligeable de revenus pour les plus nantis ». Au finish, l’essentiel desdites subventions va chez les couches les plus favorisées! Donc si l’objectif était de protéger les ménages les plus défavorisés, l’on peut véritablement conclure que cet objectif n’est pas totalement atteint. Une réforme de ces subventions devrait être envisagée!, martèle-t-il.
Suppression des subventions?
Comment faire donc pour trouver un moyen alternatif pour mieux cibler les couches les plus défavorisées de la population ? La question a été posée à maintes reprises lors du dernier atelier de présentation des résultats de l’étude sur les subventions des prix à la consommation au Cameroun, organisé par la Banque Mondiale et le comité technique de suivi des programmes économiques au ministère des Finances, le 28 mai dernier à l’hôtel Djeuga Palace à Yaoundé. Des débats et discussions, il en ressort que l’État devrait penser à la mise en place d’une nouvelle stratégie pour renverser la tendance de la consommation des subventions. Soit par l’annulation du régime de la subvention des produits alimentaires et énergétiques; ce qui aura pour conséquence indirecte l’augmentation des prix sur le marché pour les consommateurs d’une part et l’augmentation des charges de fonctionnement des entreprises de transformations et de transports d’autre part. Soit que le gouvernement sur la base des catégories des couches sociales fixe les prix des produits pétroliers en fonction des bourses des administrations et citoyens. Non les moindres, d’autres consignes insistent sur la forte nécessité de développer une stratégie de communication mieux adaptée autour des mesures visant la protection des groupes vulnérables avec effets sur les résultats et l’orientation vers des programmes d’assistance spécifiques basés sur des ciblages catégoriels et/ou géographiques.
Dialogue constructif
L’atelier du 28 mai en question avait pour objectif de discuter de la situation concernant les subventions alimentaire et énergétique au Cameroun, et des options pour gérer la reforme des subventions globales en fonction des ramifications de la politique économique. A la fin de la journée, il a été suggéré d’organiser régulièrement des rencontres d’échanges avec les OSC sur la question des subventions étatiques et d’intensifier la communication entre les institutions étatiques en charge de la gestion des produits pétroliers et la société civile.
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